


Site consacré au Syndrome d’Alcoolisation Foetale et
à l’Ensemble des Troubles Causés par l’Alcool sur le Foetus
La tératogenèse comportementale
Nous avons précédemment évoqué les effets nocifs qu´engendrait l´alcool sur le foetus, en particulier au niveau du système nerveux et de certaines structures cérébrales (cf. : Effets de l´alcool sur l´embryon et le foetus), malheureusement, ce produit entraîne bien d´autres conséquences très invalidantes dans la vie quotidienne du sujet.
I/ Que signifie cette expression ?
L´alcool, en lésant le système nerveux du foetus provoque des anomalies comportementales présentes chez tous les enfants exposés à ce toxique au cours de leur vie intra-utérine. C´est ce que l´on appelle la tératogenèse comportementale.
Comme l´indique le Dr Titran dans son ouvrage (2005 ; p24), tous les enfants sont concernés, quelles que soient les doses, quelle que soit la gravité globale de leur état.
Par ailleurs, les quantités nécessaires pour observer ces anomalies sont bien moindres que celles qui provoquent des malformations physiques.
Dans les nombreuses situations où l´enfant ne présente pas un tableau clinique du SAF complet, les troubles du comportement se révèleront dans la plupart des cas plus tardivement, au moment où l´enfant se trouve confronté à des apprentissages plus complexes, c´est à dire autour de l´âge de 3-4ans (notamment à l´école). Il devient alors difficile d´établir une relation entre ces troubles et une exposition prénatale à l´alcool.
II/ Comment se manifestent ces troubles au cours de la vie ?
Afin d´évoquer l´ensemble des anomalies comportementales que nous pouvons rencontrer chez des personnes ayant été exposées à l´alcool in utero, nous nous appuierons sur une étude menée par le Dr A. Streissguth, Professeur membre du Département de psychiatrie et sciences comportementales de l´Université de Washington et son équipe.
Cette étude avait pour objectif d´examiner les effets à long terme de l´exposition à l´alcool de l´embryon et du foetus.
La Seattle pregnancy and health study, porte sur une cohorte de 500 enfants de femmes blanches, mariées, de classe moyenne. Ont été sélectionnées toutes les femmes grandes consommatrices d´alcool ou fumeuses, ainsi qu´un sous-échantillon de femmes non fumeuses, non ou peu consommatrices d´alcool.
Les enfants ont été examinés à plusieurs reprises aux âges de : 8 mois, 18 mois, 7 ans, 11 ans, 14 ans (pour plus de précisions se référer à l´expertise collective Inserm ; 2001).
Lors de l´émission intitulée « Découverte » diffusée le 22 avril 2001 au Canada, le Dr. Streissguth expose dans son interview, les observations relevées au cours de l´évolution du développement moteur, mental et du comportement de ces enfants.
Elle déclare : « Nous avons trouvé un impact sur le système nerveux central dès le jour de la naissance. Et par la suite, nous avons pu analyser nos données jusqu´à l´âge de 14 ans et nous continuons à trouver des effets de l´alcool sur le système nerveux des enfants et sur leur comportement ».
1. Quels types de troubles chez le nourrisson ?
Les publications relatives à l´étude de Seattle se comptant par centaines, nous ne donnerons qu´un aperçu général des différents troubles qui ont pu être observés :
2. Quels types de troubles chez l´enfant et l´adolescent ?
L´ensemble des anomalies comportementales dont l´origine s´inscrit dans les dommages provoqués par l´alcool sur le système nerveux du foetus, peut s´avérer non diagnostiqué essentiellement pour deux raisons :
En revanche, bien que ces troubles n´aient rien de spécifique, on rencontre très fréquemment les mêmes types de désordres chez les enfants alcoolisés in utero. C´est précisément ce qui caractérise ce syndrome.
Nous espérons pouvoir attirer l´attention des orthophonistes sur ces troubles rencontrés fréquemment chez leurs patients. Nous voulons insister sur l´idée que ces troubles pour la plupart inexpliqués, peuvent cependant trouver leur origine dans une étiologie bien précise : celle de l´alcool et de ses effets sur le système nerveux. Notre objectif n´est pas de former les orthophonistes au diagnostic d´une alcoolisation foetale, mais de leur donner conscience de l´existence de cette possibilité pour expliquer les difficultés de l´enfant. Une réflexion autour de la question de l´alcool en tant qu´étiologie des troubles conduirait évidemment à une prise en charge tout à fait différente, avec des stratégies particulières pour aider l´enfant.

L´alcool, en lésant le système nerveux du foetus provoque des anomalies comportementales présentes chez tous les enfants exposés à ce toxique au cours de leur vie intra-utérine. C´est ce que l´on appelle la tératogenèse comportementale.
Comme l´indique le Dr Titran dans son ouvrage (2005 ; p24), tous les enfants sont concernés, quelles que soient les doses, quelle que soit la gravité globale de leur état.
Par ailleurs, les quantités nécessaires pour observer ces anomalies sont bien moindres que celles qui provoquent des malformations physiques.
Dans les nombreuses situations où l´enfant ne présente pas un tableau clinique du SAF complet, les troubles du comportement se révèleront dans la plupart des cas plus tardivement, au moment où l´enfant se trouve confronté à des apprentissages plus complexes, c´est à dire autour de l´âge de 3-4ans (notamment à l´école). Il devient alors difficile d´établir une relation entre ces troubles et une exposition prénatale à l´alcool.

Afin d´évoquer l´ensemble des anomalies comportementales que nous pouvons rencontrer chez des personnes ayant été exposées à l´alcool in utero, nous nous appuierons sur une étude menée par le Dr A. Streissguth, Professeur membre du Département de psychiatrie et sciences comportementales de l´Université de Washington et son équipe.
Cette étude avait pour objectif d´examiner les effets à long terme de l´exposition à l´alcool de l´embryon et du foetus.
La Seattle pregnancy and health study, porte sur une cohorte de 500 enfants de femmes blanches, mariées, de classe moyenne. Ont été sélectionnées toutes les femmes grandes consommatrices d´alcool ou fumeuses, ainsi qu´un sous-échantillon de femmes non fumeuses, non ou peu consommatrices d´alcool.
Les enfants ont été examinés à plusieurs reprises aux âges de : 8 mois, 18 mois, 7 ans, 11 ans, 14 ans (pour plus de précisions se référer à l´expertise collective Inserm ; 2001).
Lors de l´émission intitulée « Découverte » diffusée le 22 avril 2001 au Canada, le Dr. Streissguth expose dans son interview, les observations relevées au cours de l´évolution du développement moteur, mental et du comportement de ces enfants.
Elle déclare : « Nous avons trouvé un impact sur le système nerveux central dès le jour de la naissance. Et par la suite, nous avons pu analyser nos données jusqu´à l´âge de 14 ans et nous continuons à trouver des effets de l´alcool sur le système nerveux des enfants et sur leur comportement ».
1. Quels types de troubles chez le nourrisson ?
Les publications relatives à l´étude de Seattle se comptant par centaines, nous ne donnerons qu´un aperçu général des différents troubles qui ont pu être observés :
- Plus les bébés ont été exposés à l´alcool in utero, plus ils réagissent fortement à des stimuli auxquels un bébé normal ne porterait même pas attention.
- Le réflexe de succion est pauvre et peu efficace. Ce réflexe de nutrition fondamental est touché dès que la mère consomme 3 verres d´alcool par jour en moyenne.
- Les bébés ont tendance à conserver trop longtemps les yeux ouverts.
- Les mouvements de la tête sont asymétriques.
- Il peut survenir des trémulations lorsque l´enfant porte la main au visage.
- Il est plus difficile pour eux de s´habituer à des tâches nouvelles.
- Les réflexes de maintien et de tonus musculaire sont pauvres.
- La coordination oculo-motrice ainsi que l´apprentissage de la marche sont retardés.
2. Quels types de troubles chez l´enfant et l´adolescent ?
L´ensemble des anomalies comportementales dont l´origine s´inscrit dans les dommages provoqués par l´alcool sur le système nerveux du foetus, peut s´avérer non diagnostiqué essentiellement pour deux raisons :
- D´une part, la situation est extrêmement variée ; aucun enfant ne présente la totalité des troubles du comportement reliés au SAF.
- D´autre part, pris individuellement, aucun de ces troubles n´est spécifique au SAF.
En revanche, bien que ces troubles n´aient rien de spécifique, on rencontre très fréquemment les mêmes types de désordres chez les enfants alcoolisés in utero. C´est précisément ce qui caractérise ce syndrome.
- On constate d´abord des difficultés d´apprentissages tant physiques (acquisition de la marche, coordination oculo-motrice, problèmes au niveau de la motricité fine…) que scolaires.
- Ces enfants souffrent souvent d´hyperactivité, d´impulsivité.
- Leurs réactions aux bruits, à la lumière, à la douleur… peuvent être surprenantes ; certains d´entre eux présentent en effet des troubles d´intégration sensorielle (hyper ou hyposensibilité sensorielle).
- Ils ont des troubles de l´attention et de la concentration,
- Souffrent de problèmes de mémoire, en particulier de rétention au niveau de la mémoire à court terme.
- Les fonctions exécutives sont atteintes ce qui provoque des troubles de l´anticipation, une mauvaise adaptation aux situations nouvelles, des difficultés de généralisation avec l´impossibilité de transposer une expérience vécue pour l´adapter à une autre situation. Ces enfants (ou adultes) sont incapables de planifier leurs activités.
- Ils éprouvent de grandes difficultés à manier les concepts abstraits,
- Les mathématiques sont pour eux un mystère.
- Ces personnes sont en général d´une grande vulnérabilité, elles s´adaptent mal aux changements, aux imprévus de la vie. Elles peuvent par ailleurs être influençables.
Nous espérons pouvoir attirer l´attention des orthophonistes sur ces troubles rencontrés fréquemment chez leurs patients. Nous voulons insister sur l´idée que ces troubles pour la plupart inexpliqués, peuvent cependant trouver leur origine dans une étiologie bien précise : celle de l´alcool et de ses effets sur le système nerveux. Notre objectif n´est pas de former les orthophonistes au diagnostic d´une alcoolisation foetale, mais de leur donner conscience de l´existence de cette possibilité pour expliquer les difficultés de l´enfant. Une réflexion autour de la question de l´alcool en tant qu´étiologie des troubles conduirait évidemment à une prise en charge tout à fait différente, avec des stratégies particulières pour aider l´enfant.